Pozzallo, espoir et refuge en trois syllabes, après une traversée hasardeuse subie dans la peur et le silence pour des exilés en quête d’un monde meilleur.
Depuis le début de l’année, déjà plus de cinquante-cinq mille migrants sont arrivées par la mer sur les côtes italiennes. Des milliers d’entre eux attendent sur les côtes libyennes de pouvoir embarquer et traverser la Méditerranée à la recherche d’un avenir meilleur. Hommes, femmes et enfants sont recueillis par les navires engagés dans l’opération européenne Triton. Le port de Pozzallo est l’un des principaux points d’arrivée des migrants. C’est ici qu’ils sont accueillis et soignés dans un centre de transit désormais inadapté au flux de réfugiés que ne semble arrêter…
Mineo, l’exil en suspens
En 2011, les révolutions arabes provoquent une flambée des arrivées de migrants en Europe et notamment en Italie. Pour faire face, les autorités de Mineo, dans l’est de la Sicile, transforment en structure d’accueil une ancienne base de l’armée américaine, aménagée à l’époque pour les soldats et leurs familles. Quatre ans plus tard, la base est devenue le plus grand centre de demandeurs d’asile d’Europe. Aujourd’hui, Erythréens, Syriens, Afghans… y attendent en moyenne dix-huit mois avant d’obtenir le précieux sésame.
Pozzallo, entre empathie et lassitude
Pozzallo est une petite ville sicilienne de vingt mille habitants. Une cité avec une tradition maritime qui accueille les migrants depuis les premières arrivées en 1998. Cité à vocation touristique, Pozzallo est devenue l’un des principaux points de débarquement depuis le lancement de l’opération Mare Nostrum. Plus de vingt-cinq mille réfugiés y ont accosté l’année dernière et le flux ne semble pas devoir se tarir. Au point que Pozzallo est souvent qualifiée, dans les média notamment, de deuxième Lampedusa. Un phénomène qui a donné lieu à des mouvements de solidarité, mais aussi à quelques réactions d’intolérance…