Oumou Sall Seck a dû fuir Goundam, dont elle est maire depuis 2004. Une ville située dans le nord du Mali, près de Tombouctou. La région est aux mains de groupes islamistes depuis le printemps dernier. En avril, Oumou a trouvé refuge à Bamako, la capitale malienne, à 800 kilomètres de Goundam, sa ville d’origine.
L’équipe d’ARTE Reportage l’avait rencontré là-bas en 2005, un an après son élection à la mairie. Une femme maire, un tour de force dans cette région très conservatrice du Nord-Mali. Elle a même réussi à décrocher un second mandat en 2009.
Oumou Sall Seck avait l’ambition de faire de sa commune de 15.000 habitants un exemple en matière d’éducation, de santé, de développement économique. En à peine quelques années, elle avait fait construire un centre de santé, crée une classe d’alphabétisation, un institut de formation pour les femmes, installer l’éclairage public dans la ville…
Désormais, Goundam est occupée par les islamistes. Ils y appliquent, par la force, leur interprétation de la charia, la loi islamique.
De nombreuses infrastructures ont été détruites, un mausolée saccagé, le domicile de Madame le Maire a été pillé. « Même si nous retrouvons ce territoire, tout est à refaire » dit Oumou Sall Seck.
En voyage en France pour quelques jours, elle témoigne de la descente aux enfers de Goundam. Et nous parle de ses espoirs de voir les islamistes chassés de cette région par la future force africaine que la CEDEAO, la Communauté Economique des Etats d’Afrique de l’Ouest, est en train de mettre en place, avec l’appui de l’ONU et de plusieurs pays occidentaux, dont la France.
2012 © Nathalie Georges | ARTE