40 % de la population mondiale vit dans des zones à risque. L’an dernier, la communauté internationale a consacré 2 milliards de dollars à la lutte contre le paludisme, une priorité de santé publique.
Si les progrès accomplis sont encourageants, si la mortalité a chuté d’un quart depuis l’an 2000, il ne faut pourtant pas crier victoire. Le paludisme n’a pas dit son dernier mot.
Des équipes de médecins chercheurs ont lancé l’alerte : le traitement le plus efficace à ce jour, commence à montrer des signes de faiblesse dans quatre pays, le Cambodge, la Birmanie, le Vietnam et la Thaïlande. Ce traitement, à base d’artémisine, est l’antipaludéen le plus répandu dans le monde. Il permet toujours à la plupart des patients de guérir, mais il met plus de temps à détruire les parasites.
Cette région a déjà connu un phénomène de résistance dans les années 70, il s’agissait de la chloroquine, un antipaludique autrefois utilisé dans le monde entier. La résistance à ce médicament s’était propagée sur la planète.
L’équipe d’ARTE Reportage s’est rendue à Mae Sot, dans l’ouest de la Thaïlande, à la frontière birmane, au sein de la Shoklo Malaria Research Unit (SMRU), l’unité de recherche contre le paludisme, fondée par un médecin français, François Nosten, au milieu des années 80. Une structure qui combine recherche et soins aux populations, principalement les réfugiés birmans et les travailleurs migrants qui sont des dizaines de milliers dans cette région.
Avec ses cinq cliniques, ses laboratoires, 350 employés locaux et une vingtaine d’expatriés, la SMRU est une référence internationale dans la lutte contre le paludisme. Elle est aussi en première ligne devant l’apparition de cette résistance.
ARTE Reportage a suivi les activités de la SMRU, dans différentes cliniques le long de la frontière birmane et dans le laboratoire principal de Mae Sot, où se mène la croisade contre le paludisme.
2012 © Nathalie GEORGES | ARTE