Cinq années de pouvoir taliban ont laissé des traces indélébiles.
Sous leur règne, les interdits sont légion : pas de théâtre, ni de cinéma, ni de télévision. Les instruments de musique sont brûlés, le chant et la danse proscrits…
Aujourd’hui, l’Afghanistan peine à se relever de cette chape de plomb.
Et pourtant, jusqu’à la fin des années 80, Kaboul vibrait au son d’une communauté artistique très dynamique. Radio Afghanistan émettait 24 h sur 24, des troupes de musiciens sillonnaient le pays, rythmant les évènements de la vie afghane. La musique tenait la part belle, jouant son rôle de lien culturel entre les groupes ethniques.
Aujourd’hui, au-delà de la peur omniprésente, le goût de la musique est bien vivant. Quelques mélomanes résistent toujours et transmettent leur passion. Parmi eux, Ahmad Sarmast, qui a créé l’Institut National de Musique, la toute première école du genre en Afghanistan.
Ouverte en 2010, grâce à des fonds de la Banque Mondiale et de l’organisation américaine USAID, cette école compte autour de 150 étudiants. Un havre de paix pour des enfants qui n’ont connu que la guerre. Riches, pauvres, orphelins, tous bénéficient d’un enseignement complet : cours d’anglais, de physique, de mathématiques de pashtoun, d’arabe, de dari, de religion, mais surtout de musique…
2012 © Michael UNGER | ARTE